THE CEIMSA DOSSIER
UNIVERSITE STEHDHAL-GRENOBLE 3
(2004)
GRANDE PREMIERE (MONDIALE ?)
A L'UNIVERSITE STENDHAL
DE GRENOBLE:
L'AUTODAFE ELECTRONIQUE
Dans
l'histoire
universitaire française, l'université Stendhal de
Grenoble est en passe
d'occuper une place éminente: pour la première fois en
France (et peut être
pour la première fois au monde, c'est à vérifier)
elle a décidé de faire
disparaître de ses fonds documentaires en ligne toute la
production
scientifique d'un centre de recherche accumulée depuis trois
ans, après qu'elle
ait été soutenue financièrement par son
conseil scientifique. Brûler des
livres ou les anéantir lorsqu'ils sont sur support informatique,
quelle
différence?
Résumons
brièvement les faits: en 1998 Francis Feeley,
de
l'université de Berkeley, postule sur trois postes de professeur
dans les
universités de Strasbourg, Tours et Grenoble. Classé
premier par les trois
commissions de spécialistes, il choisit Grenoble où on
lui permet de créer un
Centre de recherche, le CEIMSA (Center for the Advanced Study
of American Institutions and Social Movements).
Beaucoup de Grenoblois connaissent la suite: trois conférences
internationales
drainant un nombreux public, des personnalités
américaines de renom invitées à
Grenoble (tel l'historien Howard Zinn), de
nombreux
étudiants intéressés par les activités du
CEIMSA, un rayonnement international
nouveau pour l'université Stendhal dans le domaine des
"Américanistes".
Quelle
mouche a
donc soudainement piqué les membres du Conseil Scientifique de
l'université
pour refuser toute subvention à ce centre de recherche pour
2004, après l'avoir
soutenu pendant trois ans?
Pourquoi
le
Président de l'université, nouvellement élu,
Patrick Chezaud,
a-t-il décidé de mettre le centre "en extinction" ? Et
surtout
pourquoi a-t-il fait suivre cette "extinction" de l'autodafé
électronique de son fonds documentaire en ligne,
dépositaire notamment des
actes des trois conférences internationales organisées
par le centre, avec le
soutien de l'université ?
Nous
disposons de
deux réponses officielles à ces questions: dans une
lettre du Vice Président
Michel Lafon au Professeur Francis Feeley datée du 12 Juin, la raison
invoquée est que le
fonctionnement du CEIMSA serait "atypique". C'est par cette
lettre que le professeur Feeley apprend
que son
centre est mis "en extinction" et qu'il recevra une notification du
Président (à la date du 30 juillet, elle ne lui
était pas encore parvenue...).
D'autre part, au cours d'une entrevue avec le Président Chezaud
(en présence d'un représentant du SNESup),
le
Professeur Feeley s'est entendu dire que "
le
grand nombre de participants aux colloques internationaux du CEIMSA
tend à
prouver que le travail de ce centre de recherche n'est pas
"scientifique". Une troisième raison exprimée oralement
serait qu'un
centre de recherche non financé par le BQR doit être
automatiquement supprimé.
Aucune raison n'a été fournie pour justifier l'autodafé
du fonds documentaire.
Bien
entendu, il
s'agit là de prétextes particulièrement
inacceptables. Toutes ces décisions ne
reposent sur aucun rapport d'évaluation scientifique
sérieux et argumenté des
activités du CEIMSA.
En
fait, la
véritable raison de la suppression arbitraire de ce centre de
recherche est
apparue dans une lettre de
Et
maintenant il
faut poser la question: pourquoi cet autodafé? Qu'une
université supprime un
centre de recherche, même brillant, ce n'est pas nouveau, tant
les combats de
requins sont fréquents dans les milieux de la recherche. Mais
liquider un fonds
documentaire de plus de 3000 pages en plein essor, largement
utilisé au sein de
l'université elle-même et à l'étranger,
c'est très nouveau. Un vrai
"scoop" !
En
fait, pour
tous ceux qui ont suivi les activités du professeur Feeley
et du CEIMSA, la raison est claire: au lieu de dispenser au public
français les
analyses "politiquement correctes", insipides et pleines de non-dits
des courants de pensée "bien en cour" sur l'histoire et la
société
des Etats Unis, sur leur politique
intérieure et
extérieure, Francis Feeley met en
lumière les
réalités de ce grand pays, ses contradictions, les luttes
sociales qui ont
traversé son histoire et qui continuent à y faire rage
aujourd'hui. Bref c'est
un "radical" au sens américain du terme et ne voilà-t-il
pas que
l'université d'Austin au Texas demandait à ce professeur
de l'université
Stendhal de venir faire cours à ses étudiants ? Il ne
fait pas de doute que
pour les courants conservateurs et bien pensants, il devenait
difficilement
supportable de laisser le public français et étranger
accéder librement aux
textes diffusés par cet intellectuel critique des pouvoirs
établis. Et pour
jeter un site WEB à la corbeille, rien de plus simple que de supprimer
le centre de recherche qui le développe. .. Les
dirigeants de
l'université Stendhal se sont donc rendus coupables de censure
scientifique
pour raisons politiques.
Ce
scandale
sera-t-il toléré sur les campus grenoblois ?
Espérons que les protestations de
la communauté scientifique locale et internationale et celles
des étudiants
privés de cette documentation irremplaçable seront assez
vives, pressantes et
nombreuses, pour faire comprendre aux collègues de Stendhal
qu'ils font fausse
route, et pour les convaincre de revenir sur le geste
inconsidéré de cet
autodafé électronique. Pour ce qui est du SNCS-FSU, la
section du campus de
Grenoble envisagera à la rentrée les actions à
mener pour défendre les
activités de recherche du CEIMSA et sauver son fonds
documentaire. Dieu merci,
contrairement à une bibliothèque brûlée, un
site WEB jeté à la corbeille peut
être remis en ligne sans délai
N'oublions
pas
non plus que les Etats
Généraux de la recherche
tiendront leur réunion nationale de synthèse à
Grenoble fin octobre. On y
reparlera sans doute beaucoup des méthodes arbitraires du
Président Chezaud et de ses
Vice-présidents, au moment où
Grenoble, 30
Juillet 2004
Pour le bureau
de la section
SNCS-campus,
Pierre
Saramito
========
National
THE GREAT PREMIER (WORLD WIDE ?)
THE ELECTRONIC AUTODAFE AT
STENDHAL UNIVERSITY-GRENOBLE 3
Here
is as brief summary of the facts: in 1998, Francis Feeley
returned to
Many
residents of Grenoble know the rest of this story: three international
conferences which attracted large numbers of people, including highly
influential intellectuals from America (such as Howard Zinn,
Edward Herman, Douglas Dowd, Michael Partenti,
John Gerassi and political activists such
as Michael Albert, and
Jim Hightower, etc., etc….) and many European and American students who
were interested by CEIMSA’s activities.
All
this represented a new international influence for
What
fly, then, suddenly bit the members of
Why
did the newly elected President of Stendhal University, Patrick Chezaud, decide to
liquidate
this center ( “prenant
acte de l'extinction
du
CEIMSA et te demandant
d'en tirer toutes
les conséquences institutionnelles”)?
And above all, why was this act of “liquidation” followed by the
electronic Autodafé of
the center’s archives which were online
and of great
service to the international community of scholars and students who had
access
to it and had published there for the past three years. Most notable
were the
original publications of many hundreds of pages from the three
international
conferences held at
We
have copies of two official responses to these questions: In a letter
from
Vice-President Michel Lafon to Professor
Francis Feeley, dated
Of
course, all of these “explanations” are completely unacceptable. None
of these decisions are based on a serious scientific evaluation of CEIMSA’s activities.
In
fact, the true reason for the arbitrary suppression of this research center appears in a letter from Vice-President Odile Lagacherie,
on 28 June
2004, announcing to Professor Feeley that
the web
site of his center, which contains more
than 3 000
pages of archives (including the publications of papers delivered at
the
international conferences, articles and essays by investigative
reporters,
scholars, and graduate students at the University of Grenoble and
abroad,
etc…) would be eliminated from the Stendhal University server as of 1
July 2004. All of this documentation has been effectively removed from
the
French public and from foreign scholars as well as from students,
teachers and
researchers at the
And
now, we must ask the essential question: Why this Autodafé?
That a university suppresses a research center,
even
a brilliant one, is not new, Such struggles
are common
in the world of research. But to liquidate an archive of more than 3000
pages,
and still blossoming, is very new. This is a real scoop!
But
for those of us who have followed the activities of Professor Feeley and of CEIMSA, the reason is clear:
instead of
dispensing to the French public the “politically correct” analyses,
the insipid and highly censored ideas that serve as common currency in
discussions of American history and society, of the domestic and
foreign policy
of the United States, Francis Feeley sheds
light on
the realities of this great country, its contradictions, the social
struggles
which have marked its history and which continue to rage today. In
brief, he is
a Radical, in the American sense of the term, and for this reason the
Will
this scandal be tolerated on the
(SNCS-FSU),
its section on the
Let
us not forget, also, that the national Etats
Généraux
For Research
will hold its annual meeting in
For the
office of the SNCS section-Grenoble campus
Pierre Saramito