THE CEIMSA DOSSIER

UNIVERSITE STEHDHAL-GRENOBLE 3

(2004)

 

DOCUMENT #36

Projet d’un communiqué de la section départementale de la FSU-Isère et de la section académique du SNESup.

 

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Le difficile exercice des libertés académiques

 

                Les démêlés de Francis Feeley, professeur de civilisation américaine, au sein de l’Université Stendhal, ont alerté notre Fédération, la FSU. Ces démêlés font l’objet d’une médiatisation aussi bien dans l’Université que dans la population grenobloise (Cf. Dauphiné Libéré, 7/09/04, page campus).

Au-delà du cas singulier  qui justifie l’intervention syndicale que nous poursuivrons - le problème concerne l’ensemble des personnels et la communauté universitaire. Il s’agit de la question complexe de l’exercice des libertés académiques dans le cadre d’une communauté d’enseignants-chercheurs.

 

                Rappelons les événements: N’ayant pas obtenu la reconnaissance ministérielle de son groupe de recherche, le CEIMSA, Francis Feeley s’est aussi vu privé de la reconnaissance et des soutiens matériels que l’Université Stendhal lui accordait jusque-là. En particulier, le site où les travaux de son groupe étaient accessibles à partir du portail de l’Université Stendhal a été supprimé. De multiples raisons ont été invoquées par l’administration universitaire pour justifier cette éviction.

 

Ce qui nous inquiète, ici, c’est le problème de fond, posé par ce conflit.

Le respect des libertés académiques  ces libertés qui, depuis le moyen-âge, ouvrent aux universitaires un espace d’indépendance à l’égard des autorités de tutelle  («l’academic freedom» que réclame Francis Feeley) n’est pas toujours assuré. L’équilibre entre l’exercice de ces libertés académiques et la nécessaire prise en compte de la volonté collective, n’est pas automatique. En effet, les institutions universitaires ont pour rôle de faire émerger  parfois dans des conditions difficiles  une orientation, des objectifs collectifs. Mais, elles doivent, en même temps, assurer l’exercice des libertés académiques, garantes du pluralisme et du renouvellement des réflexions sur les choix de l’Université.

 

                Cette dialectique de l’individuel et du collectif est le caractère original du Service Public; elle rend possible la prise en compte des besoins sociaux, en toute indépendance d’une «culture de marché».

 

                Il est important et urgent que tous les collègues ouvrent ce débat dans les instances auxquelles ils participent, le suscitent à tous les niveaux pertinents.

 

 

Pour la FSU départementale: Marie-Laurence MOROS

Pour le SNESup académique: Alda DELFORNO