THE CEIMSA DOSSIER
UNIVERSITE STEHDHAL-GRENOBLE 3
(2004)
Open
letter to
Francis Feeley
Professeur de civilisation
américaine
UFR d'Anglais
Université Stendhal
à
Monsieur Patrick Chézaud,
Président de
l'Université Stendhal
Grenoble, le 14 septembre 2004
Monsieur
le
Président
Le 12
Juin 2004,
j'ai reçu du Vice Président chargé de la recherche
Michel Lafon
une lettre selon laquelle je devais recevoir une information officielle
de
votre part m'annonçant la "mise en extinction" du CEIMSA. Bien
que
cette information officielle ne me soit pas encore parvenue, j'ai
ensuite été
mis devant le fait accompli de la suppression du site web du CEIMSA le
30 Juin
suivant. Ces événements portent gravement atteinte
à mes activités
d'enseignant et de chercheur ainsi qu'au travail de mes
étudiants et aux
collaborations que je poursuis avec des universitaires français
et étrangers.
Après
avoir
attendu trois mois l'information officielle de votre part
qu'annonçait Michel Lafon, il est
de mon devoir de professeur de m'adresser à
vous pour vous faire toucher du doigt les graves
inconvénients qui
résultent de ces décisions pour l'accomplissement de ma
mission, et pour vous
demander avec insistance de rétablir l'environnement et les
moyens de travail
nécessaires pour que je puisse poursuivre mes activités
d'enseignement et de
recherche avec mes étudiants et mes collègues.
Les
inconvénients
qui portent atteinte à mes moyens de travail sont de deux
sortes: administratifs
d'une part, pédagogiques et scientifiques d'autre part.
1.
Les procédures
qui ont conduit à une "extinction automatique" du CEIMSA
"actée" par le Conseil Scientifique et à la suppression
de son site
internet sur le serveur de l'Université Stendhal
Je ne
suis pas
juriste ni spécialiste du droit administratif. De mon point de
vue
d'enseignant-chercheur, j'estime cependant irrégulière et
de mauvaise foi la
procédure suivie au sein de notre université dans
l'intention de déclarer le
CEIMSA "en extinction" et de supprimer son site web de 3000 pages.
a)
quand je suis
devenu professeur titulaire au printemps 2000, ce qui m'a fait choisir
l'Université Stendhal, c'est que lorsque j'ai été
invité pour une entrevue, on
m'a dit que j'aurais la possibilité de créer un centre de
recherche en
civilisation américaine à l'Université si
j'acceptais le poste.
b) le
Directeur
de l'UFR d'Etudes anglophones m'a
assuré par la suite
que d'autres enseignants de civilisation américaine seraient
recrutés et que le
CEIMSA pourrait se développer
c)
plus tard,
d) le
23 mars
2004, quand le Conseil scientifique a voté de ne pas accorder
une subvention
annuelle au CEIMSA pour la 3e conférence internationale qui
devait avoir lieu
en avril 2004, il n'y a pas eu de discussion sur l'"extinction" du
CEIMSA. Au contraire, il fut brièvement mentionné que le
CEIMSA pourrait être
affilié à l'Institut I.L.C.E.A, une
fédération d'équipes importante, dont
l'aire de compétence englobe les mondes anglo-américain
et ibéro-américain,
composée de 6 centres de recherche dont aucun ne concerne
l'Amérique du Nord,
et dirigé par le Professeur Lafon,
Vice-président du
Conseil scientifique.
e)
deux mois plus
tard, le 12 juin 2004, j'ai reçu un message électronique
daté du 11 juin du
Professeur Lafon m'informant qu'il avait
décidé de ne
pas permettre au CEIMSA d'être affilié à cette
grande fédération, qu'il
estimait déjà trop lourde, et que lui et le
Président Chézaud
m'enverraient prochainement une lettre déclarant officiellement
l'"extinction" du CEIMSA. Pourtant ni le Conseil scientifique, ni le
Conseil d'administration n'ont voté l'"extinction" du CEIMSA, et
je
n'ai jamais reçu cette lettre officielle de votre part.
f)
néanmoins, le
1er juillet, j'ai reçu une lettre datée du 28 juin de
g)
malgré les
demandes répétées d'étudiants et de
chercheurs, le site internet du CEIMSA est
resté fermé pendant tout l'été 2004, et
ainsi inaccessible pendant 2 mois,
avant que l'Université de Californie, avec laquelle j'entretiens
des relations
professionnelles, n'accepte de loger ce site internet scientifique sur
son
serveur afin de défendre les libertés académiques
gravement méconnues à
l'Université Stendhal.
2.
Les
conséquences de la décision administrative de supprimer
le site du CEIMSA :
a)
après avoir
choisi d'enseigner à Grenoble plutôt qu'à
Strasbourg ou à Tours à cause de la
promesse faite que je pourrais créer un nouveau centre de
recherche, j'ai
consacré quatre ans à créer un programme dynamique
et un site facilement
accessible aux étudiants et aux chercheurs. Je risque maintenant
de perdre ce
qui m'avait décidé à venir à Grenoble et de
voir compromis les projets de
recherche et de coopération scientifique qui reposaient sur le
CEIMSA
b)
quand le site
du CEIMSA a été fermé, mes étudiants ont
été privés d'outils pédagogiques qui
leur étaient nécessaires pour compléter le travail
requis pour le cours, et
plusieurs de mes étudiants de TER et de DEA qui travaillaient
à leurs
dissertations et leurs thèses ont été
privés d'accès aux milliers de pages
d'articles et de documents disponibles sur le site du CEIMSA qui
auraient été
utiles pour défendre leur travail avant la fin septembre 2004.
c)
mes propres
recherches qui devaient conduire à un livre sur George W. Bush
ont été rendues
impossibles par la fermeture du site internet du CEIMSA, et le contrat
signé
avec mon éditeur a dû être annulé.
d)
beaucoup
d'étudiants m'ont demandé quel intérêt il y
avait à continuer des recherches en
civilisation américaine si l'Université Stendhal ne
souhaitait pas soutenir le
centre de recherche et son site internet. Certains pensent même
à s'inscrire
ailleurs pour obtenir leur diplôme.
Le
maintien d'une
telle situation crée des obstacles très graves à
l'exercice de mon métier.
Plusieurs de mes collègues m'ont déclaré qu'un
défaut de financement de la part
du Ministère n'entraînait pas automatiquement
"l'extinction" d'un
centre de recherche universitaire et d'autre part comment peut on
accepter que
les travaux issus de trois années de recherche, financés
par l'université et
par d'autres instances universitaires des campus grenoblois soient
supprimés
des fonds documentaires de cette université ? Je vous demande
donc de revenir
sur cette suppression et de rétablir le site web du CEIMSA sur
le serveur de
notre université, afin de mettre cette documentation à la
disposition des
étudiants, des chercheurs, des enseignants et du public
intéressé.
Par
ailleurs,
conformément aux orientations convenues avec Madame Lise Dumassy,
j'ai poursuivi des négociations avec mes collègues de
Chambéry et de
Montpellier afin de créer un réseau inter-régional
de
centres de recherches américaines. Des projets d'accords allant
dans ce sens
pourront prochainement être soumis à l'appréciation
du Conseil Scientifique et
du Conseil d'Administration, nous permettant ainsi de réagir
positivement aux
arguments du Ministère.
Avec
mes
salutations distinguées,
Francis
Feeley
Professeur
des Etudes américaines
Directeur
de
recherches
Université
Stendhal-Grenoble 3
Cc:
FSU-38, SNESup et membres de la
communauté universitaire