THE CEIMSA DOSSIER

UNIVERSITE STEHDHAL-GRENOBLE 3

(2005)

 

DOCUMENT #64

Lettre du Comité de Soutien du CEIMSA aux CA et CS, 4 avril 2005.

 

 

Mesdames, Messieurs,

 

En tant que représentante du Comité de soutien pour le rétablissement des activités du CEIMSA et de l'accès public à ses fonds documentaires sur le serveur de l'université Stendhal, je me permet de vous écrire aujourd'hui pour vous faire part de l'opinion

- de 50 étudiants,

- de professeurs et maîtres de conférences de Stendhal et d'ailleurs,

- de chercheurs Grenoblois et internationaux,

tous soutenus par des institutions et associations telles que :

 

 - le Syndicat national des chercheurs scientifiques,

- ATTAC,

- Raison d'Agir,

- Le Comité Inter-peuples,

- La Ligue communiste révolutionnaire,

- Les Amis du Monde diplomatique,

- le syndicat des enseignants à l'Université de Californie à San Diego

- et enfin Alternatives citoyennes.

 

Le but de cet email est de vous faire connaître l'opinion et les arguments de ces personnes qui se mobilisent aujourd'hui afin que vous puissiez en tenir compte lors d'éventuelles prochaines décisions à prendre au Conseil Scientifique et au Conseil d'Administration. Il est important que vous connaissiez notre opinion et nos arguments, c'est pourquoi je vous demande de bien vouloir lire cet email dans son entier.

 

Aujourd'hui nous nous mobilisons pour que le Centre de recherche, CEIMSA (Centre d'Etudes des Institutions et des Mouvements Sociaux Americains) soit réouvert à Stendhal et qu'il lui soit donné une chance de se développer.

 

CEIMSA était en effet une équipe émergente qui a manqué de temps pour se développer mais a suscité un grand intérêt chez les étudiants et les chercheurs de Grenoble et d'ailleurs. aujourd'hui M. Francis Feeley (ancien directeur du CEIMSA) corrige 26 mémoires en Master 1, un nombre significatif qui prouve de l'intérêt que portent les étudiants à la civilisation américaine à Stendhal.

 

Tous les étudiants qui ont décidé de poursuivre leurs études de doctorat dans ce domaine sont obligés de quitter l’université de Stendhal et de s’inscrire à Chambéry pour être affiliés à un centre de recherches approprié. Aujourd’hui voici la situation de Peterson Nnjiafor :

Etudiant doctorant étranger, il a réussi son DEA à l’université de Stendhal avec mention très bien. Ayant posé son dossier en temps et en heure pour être réinscrit à Stendhal pour son doctorat, il n’a reçu aucune réponse de la part de l’administration malgré ses nombreuses tentatives pour essayer de savoir pour quelles raisons il n’avait pas été accepté (après avoir attendu assez longtemps pour penser qu’il n’avait pas été accepté évidemment!). A ce jour, il est inscrit à l’université de Chambéry mais il habite à Grenoble pourtant il est dirigé par M. Feeley à Stendhal et il utilise régulièrement le site Internet du CEIMSA qui est hébergé temporairement par l’université de Californie à San Diego ( pour combien de temps, ça, Peterson ne le sait pas…)

 

Tout cela pour vous démontrer qu’il n’y a pas de solutions pour les étudiants doctorants en civilisation américaine à Stendhal et que leur situation devient très compliquée, pourtant l’université leur avait accordé un Master 1 et 2 en civilisation américaine, pensait-elle qu’ils allaient ensuite se tourner vers la linguistique ou la littérature ?! 

 

Une décision a été prise sans penser à un seul moment aux étudiants, qui étaient pourtant les premiers concernés par la fermeture du CEIMSA.

 

C’est M. Francis Feeley qui a trouvé des solutions pour ses étudiants et non l’université de Stendhal qui a d’ailleurs ignoré ces derniers, les laissant sans réponse et sans aucun moyen de s’exprimer car, dit-on, la fermeture du CEIMSA est un « problème personnel », « une histoire entre M. Chézaud et M. Feeley ».

 

C’est ainsi qu’on nous empêche de nous exprimer en en faisant un sujet qui ne concerne pas les étudiants. Pourtant nous nous trouvons dans une université qui est encore, il nous semble, « un service public » et ou les « affaires personnelles » ne devraient pas prendre place.

 

Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une histoire personnelle mais d’une décision prise par l’université (passons les détails sur le CS et le CA sur lesquels tout le monde semble avoir des positions différentes mais auxquels je me ferai un plaisir de répondre si toutefois vous vouliez plus de détails) qui ne convient pas aux étudiants, ni même à tous les chercheurs qui se documentaient sur le site du CEIMSA.

 

Il y a quelque temps le comité de soutien a eu un entretien avec M. Chézaud, le président de l’université. .Aujourd’hui voilà ce que nous voudrions et ce que l’on nous propose.

 

1 / Nous voudrions que l’on donne une seconde chance au CEIMSA car il connaissait un grand succès (avec de nombreuses conférences et des activités qui attiraient beaucoup de monde comme je vous en avais parlé dans un précédent email). Seulement nous voudrions qu’il soit réouvert tel qu’il était avant, c’est à dire en continuant sur le même sujet et les mêmes activités.

 

Voilà notre argument :

 

Le CEIMSA avait reçu un avis défavorable de la part du ministère de l’éducation mais avait été encouragé à poursuivre ses efforts et à créer un réseau. Je vous cite ici quelques phrases de la réponse du ministère mais vous trouverez leur réponse entière à la fin de cet email.

 

A.

« Le projet scientifique « Les entreprises multinationales Américaines » est une bonne idée. C’est un sujet important susceptible de mobiliser des américanistes, des économistes, des sociologues, des historiens, des politologues, notamment. »

  

B.

« Depuis l’arrivée de son nouveau directeur en 2000, le CEIMSA a organisé plusieurs colloques qui témoignent du dynamisme du directeur et d’un soucis de visibilité »

 

C.

 « Cependant en l’état actuel la création d ‘une JE paraît prématurée. Il conviendrait de construire un projet qui associerait plusieurs spécialistes de l’Amérique du Nord se trouvant dans différentes universités Rhône-Alpines dont la tête de réseau serait constituée d’un groupe d’enseignants chercheurs permanents, administrativement et scientifiquement en activité. »

  

Ainsi comme on peut le voir en A et B, les activités du CEIMSA étaient appréciées du ministère, c’est pour cela que nous pensons qu’il n’y a aucune raison de changer cela.

 

Quant au réseau (C), M. Feeley s’est immédiatement engagé à en créer un, avait fait un dossier qu’il avait remis à M. Lafon. Il semble que le dossier n’a pas été remis au ministère… Quoi qu’il en soit, le problème du réseau peut être résolu si l’on laisse la chance au CEIMSA d’exister et aux étudiants d’en bénéficier.

 

De plus, nous constatons qu’il n’y a eu absolument aucune autre évaluation scientifique effectuée au sein de l’université. Ce qui laisse le ministère seul juge du travail effectué.

 

 

La réponse de M. Chézaud :

 

« Pour refaire une demande il faut que le CEIMSA change ses activités »

 

Notre opinion : Les activités sont approuvées par le ministère, c’est le réseau qui est remis en cause.

 

Concernant le ministère :

 

« Foutaises ! Le ministère a menti ! Il est impossible de créer un réseau »

Il ajoute « mais ce n’est pas moi qui décide, c’est le conseil scientifique »

 

2ème proposition de M. Chézaud :

 

« Une proposition avait été faite à Francis de s’intégrer à Ced & Pic a laquelle il n’a jamais donnée suite (…) Ced & Pic serait une très bonne solution »

 

Notre opinion : Faux, l’idée avait été émise par le directeur M. Bernard Floris mais il n’y avait pas eu de concertation avec l’équipe, de plus il faudrait savoir si le Ministère prolonge la reconnaissance du Ced&pic comme Jeune équipe dans le cadre du plan quadriennal.

 

 

2/ Ensuite, nous voudrions que le site du CEIMSA soit immédiatement rétabli sur le serveur public de l’université car quatre années de recherches ont abouti à plus de 4000 pages d’articles écrits ou sélectionnés par de grands intellectuels. Or, l’une des missions de l’université n’est-elle la diffusion de la culture et de l’information scientifique et technique ?

 

Les étudiants et chercheurs se servent de ce site, et ils ne savent pas combien de temps le site sera hébergé aux Etats Unis.

 

La réponse de M. Chézaud :

 

« Je lui ai proposé une solution, Il peut faire une page personnelle »

 

Notre opinion : M. Feeley peut  avoir un lien qui nous amène sur une page privée.

Or, ce que les étudiants demandent aujourd’hui c’est que, ne soit pas privé ce qui est de l’ordre du public !

 

Voilà donc l’opinion du comité de soutien, nous sommes heureux si vous avez lu cette longue lettre jusqu’au bout et écouté ce que nous avions à dire.

 

Evidemment, je me tiens à votre disposition pour toute autre information que vous souhaiteriez avoir sur le sujet.

 

J’espère que vous prendrez en considération notre opinion si vous avez des décisions à prendre concernant le CEIMSA prochainement. Gardez en mémoire que c’est de l’avenir de la recherche et l’avenir des étudiants de Stendhal dont il s’agit.

 

Ci dessous, la lettre du ministère et en attaché le compte rendu de la conférence du jeudi 3 mars à laquelle, Susan George, Vice présidente du groupe ATTAC était présente.

 

Cordialement,

 

Julia Hebert Perceval

loulasavage@aol.com