Bulletin 137
 
 

Subject: LETTRE A LA FSU ET AUX COLLEGUES DU SNESup-STENDHAL.
 

Francis McCollum Feeley

                 à

Mme. Marie-Laurence MOROS, Secrétaire Général de la FSU-départementale

Mme. Alda DELFORNO, Secrétaire académique de SNESup
M. Marc TROISVALLETS, Secrétaire de SNESup-Université Stendhal


Grenoble, le 12 septembre 2004


Cher(e)s collégues et camarad(e)s,

Je voudrais vous remercier pour votre action du 10 septembre. Personne ne comprend mieux que moi, dans le contexte de l'université Stendhal, le sacrifice que vous faites pour bien representer les enseignants en face de l'agression perpétrée par le Président Chézaud contre mes activités de recherche et mes moyens de travail pédagogiques.

Je suis cependant surpris que la FSU n'exprime aucune opinion, dans ce communiqué de 10 septembre, sur la liquidation arbitraire d'un site web représentant trois années d'activité de recherche au CEIMSA. J'espère que le débat que vous souhaitez ouvrir avec la communauté scientifique ira plus loin sur ce point.

Toujours en solidarité avec les syndicalistes,

Francis Feeley
Professeur des Etudes américaines
Directeur de recherches
Université Stendhal-Grenoble 3


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From: Marc TROISVALLETS <marc.troisvallets@u-grenoble3.fr>
Subject: feeley
Date: Fri, 10 Sep 2004 17:40:52 +0200

bonjour,
ci-joint un communiqué de la section départementale de la FSU et de la section académique du snesup pour avis avant une diffusion plus large;
mercredi 15, Anne Mesliand secrétaire nationale du snesup doit rencontrer les directions locales sur ce sujet, mais aussi sur la tenue des états généraux de la recherche à Grenoble ; vos réactions rapides me seraient donc de la plus grande utilité ; une réunion de la section pourra suivre pour faire aussi le point sur la rentrée et les tâches de l'année.

en vous souhaitant une bonne rentrée

marc troisvallets

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Le difficile exercice des libertés académiques

         Les démêlés de Francis Feeley, professeur de civilisation américaine, au sein de l’Université Stendhal, ont alerté notre Fédération, la FSU. Ces démêlés font l’objet d’une médiatisation aussi bien dans l’Université que dans la population grenobloise (Cf. Dauphiné Libéré, 7/09/04, page campus).
Au-delà du cas singulier  qui justifie l’intervention syndicale que nous poursuivrons - le problème concerne l’ensemble des personnels et la communauté universitaire. Il s’agit de la question complexe de l’exercice des libertés académiques dans le cadre d’une communauté d’enseignants-chercheurs.

         Rappelons les événements: N’ayant pas obtenu la reconnaissance ministérielle de son groupe de recherche, le CEIMSA, Francis Feeley s’est aussi vu privé de la reconnaissance et des soutiens matériels que l’Université Stendhal lui accordait jusque-là. En particulier, le site où les travaux de son groupe étaient accessibles à partir du portail de l’Université Stendhal a été supprimé. De multiples raisons ont été invoquées par l’administration universitaire pour justifier cette éviction.

Ce qui nous inquiète, ici, c’est le problème de fond, posé par ce conflit.
Le respect des libertés académiques  ces libertés qui, depuis le moyen-âge, ouvrent aux universitaires un espace d’indépendance à l’égard des autorités de tutelle  («l’academic freedom» que réclame Francis Feeley) n’est pas toujours assuré. L’équilibre entre l’exercice de ces libertés académiques et la nécessaire prise en compte de la volonté collective, n’est pas automatique. En effet, les institutions universitaires ont pour rôle de faire émerger  parfois dans des conditions difficiles  une orientation, des objectifs collectifs. Mais, elles doivent, en même temps, assurer l’exercice des libertés académiques, garantes du pluralisme et du renouvellement des réflexions sur les choix de l’Université.

         Cette dialectique de l’individuel et du collectif est le caractère original du Service Public; elle rend possible la prise en compte des besoins sociaux, en toute indépendance d’une «culture de marché».

         Il est important et urgent que tous les collègues ouvrent ce débat dans les instances auxquelles ils participent, le suscitent à tous les niveaux pertinents.


Pour la FSU départementale: Marie-Laurence MOROS
Pour le SNESup académique: Alda DELFORNO